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Ne pas accepter, colère et révolte

Parfois, j'ai du mal à faire la paix entre mes différentes émotions. Vous allez me dire, rien de bien neuf à l'horizon.

Oui, rien de neuf, mais j'apprends toujours à naviguer ces eaux troubles le plus sereinement possible.


Rien n'est tout blanc ou tout noir et nous oscillons toujours entre deux extrêmes. Le défi, pour moi, est de trouver comment réconcilier et vivre avec les opposés. Parce que, en ce moment, je suis assez proche des bords. Je suis même plutôt en colère.


Soyons plus concret.


D'un coté, le yoga nous encourage à vivre en nous satisfaisant le plus possible de notre vie en profitant des petites choses et en savourant chaque instant.

En même temps, nous vivons dans un monde imparfait et il est nécessaire de se révolter. Et les raisons ne manquent pas.

Nous sommes baigné.e.s dans des inégalités flagrantes, l'Europe et le monde se plongent de façon alarmante dans l’intolérance, la terre suffoque, des animaux sont massacrés tous les jours sans aucune empathie. Les inégalités se creusent, des familles entières et surtout des morceaux de familles vivent dans des tentes sous des ponts.


La satisfaction est une belle chose, mais je refuse qu'elle devienne passivité. Je veux vivre sereinement, mais je veux me battre pour ce que je trouve juste.


Pour moi, c'est le symbole porté par les postures de guerrier sur le tapis. Ce sont des guerriers résolus, forts, déterminés, mais aussi des guerriers paisibles.

Je veux garder cette colère, mais paisiblement. Je veux apprendre à la transformer.



Parfois j'hésite à parler de mes révoltes. Je sais que ça fatigue, ça angoisse, ça rend triste.

Mais en tant que yogini, il est de mon devoir de m'exprimer.

Je suis féministe, je suis anti raciste, je suis écologiste, je suis végétarienne, je suis humaine.


En ce moment, je suis souvent en colère. Je vois des être humains parqués dans des camps honteux, je vois des pays qui ferment leurs portes et leurs frontières à des frères et soeurs, je lis des commentaires haineux et ignorants. Ca m’écrase de tristesse et parfois j’en pleure.


J'oscille entre colère et bienveillance, entre tristesse et espoir. Je suis en colère car je me sens impuissante. J'ai peur aussi.


Parfois aussi, j'oublie. Je suis chez moi, confortable, je suis bien et le sentiment d'injustice s'estompe. Mais il est de mon devoir de ne pas oublier, il est de mon devoir de garder ma colère bien au chaud et de la transformer en quelque chose de positif.


Comment est ce qu’on transforme nos colères?


D’abord, j’aime me rappeler que les être humains ne sont pas nos ennemis. Nos ennemis sont l’ignorance et la peur qui génèrent la haine.

Et la seule façon de neutraliser la haine, c’est la compassion. Alors je ne vais pas vous mentir, c’est pas facile tous les jours, parfois j’ai juste envie de hurler et de traiter des gens de gros abrutis.

Mais je respire un grand coup et je fais de mon mieux pour générer de la compassion.


Concrètement, je fais ce que je peux. Je glisse des petites choses dans les conversations, je prends mes billets pour Lesvos, j'envoie des messages à mes amis coincés là bas. J'essaye de ne pas me rendormir dans ma couette moelleuse.


Je pense que nous pouvons faire mieux. Je sais que nous pouvons faire mieux!


Restons révoltés, sereinement :)






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